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Nathanaël Becker

France

Autodidacte, j’ai commencé à dessiner à l’encre de Chine à l’adolescence, dans les années 1990, après avoir découvert les outils du dessin industriel et la calligraphie. Ces outils ont forgé mon style d’aujourd’hui : courbes précises, pleins et déliés, noir et blanc.

À l’heure où tout passe par l’ordinateur, j’ai plaisir à rester dans un processus manuel et à utiliser des outils considérés comme archaïques. Chaque pièce est unique, entièrement réalisée à la main, en dessin à l’encre directement sur la toile, avec un simple stylo, un pinceau, des règles de sérigraphe et beaucoup de patience.

Partant d’esquisses à main levée, issues de mon imaginaire et dessinées d’instinct, sans influence extérieure, la réalisation en grand format exige plusieurs dizaines d’heures de travail. Donc je ne prends la décision de me lancer sur la toile qu’après mûre réflexion et plusieurs semaines pour travailler les formes, optimiser le niveau de complexité, trouver la bonne densité visuelle.

Ma technique demande énormément de temps, de précision et de concentration car la moindre erreur saute aux yeux et est irrattrapable. Mais cela n’est pas gratuit : le trait précis, lisse, le noir et blanc donnent leur pleine puissance à mes formes, sans artifice, sans concession.

De prime abord, face à mes toiles, les visiteurs de mes expositions et les autres artistes sont frappés par la précision de mon travail et la difficulté de parvenir à un tel résultat. Je délivre alors mon principal message : l’intelligence naturelle (VS artificielle) et la main de l’homme (VS le robot ou l’imprimante) ont encore leur place dans ce monde digitalisé, même pour réaliser ce type de création extrêmement précise.

Mais dans le fond, la technique doit céder rapidement la place à l’émotion. Je cherche à aboutir à des formes frappantes pour capter le regard et stimuler l’imagination. Peu à peu, je constitue une bibliothèque de formes, des familles visuelles. Je combine ces formes pour en créer de nouvelles, plus riches, pour compléter peu à peu mon univers et repousser mes propres limites.

Sur la toile, mes formes optimisées deviennent des « matrices » que je cherche ensuite à intégrer à d’autres supports, à plat ou en relief : papier, bois, métal, objets du quotidien, pour projeter mes créations dans l’espace public et me situer dans une approche hybride entre graphisme, sculpture, dessin et design.

Nathanaël Becker

France

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