
(A venir) LES SÉRAFINS DE LA DECADENCE
NICOLAS QUEVEDO
Exposition Individuelle
20.09.25 - 30.09.25
Nous vivons dans un monde où la réalité dystopique nous pousse sans cesse au bord de l’épuisement émotionnel et spirituel. Face à cet abîme, surgit le désir de fuir, de nous abandonner à une plateforme fictive capable de nous rendre une illusion : le plaisir. Nous laissons nos corps derrière nous pour entrer dans un univers où tout scintille, où la mer, le vent et les étoiles caressent la peau sans la brûler, où la vie semble enfin avoir un sens. Pourtant, nous savions que c’était un mensonge… et malgré cela, nous le désirions ardemment.
Les Séraphins de la Décadence raconte ce passage entre lucidité et auto-tromperie. Dans cet univers, nos âmes s’étendent dans une fiction totale, tandis que le corps survit dans une réalité que nous n’habitons plus. Nous travaillons et luttons dans le monde réel uniquement pour exister dans le monde fictif que nous avons créé. Un monde beau, certes, mais complètement hors de notre contrôle.
C’est dans ce paradis émotionnel et numérique que surgissent les Séraphins. Leurs visites sporadiques interrompent le sortilège. Êtres silencieux et puissants, leur énergie transforme tout : les plantes se redressent à leur passage, l’air se fait plus dense, la peur s’installe. Ils ne prononcent aucun mot, mais leur présence annonce l’inévitable : l’illusion a un prix. Nous savions que nous étions dupés dès le début, mais nous préférions continuer à rêver.
Cette œuvre s’inscrit dans un contexte de crise sociale, environnementale et spirituelle, où l’humanité vit dans des villes surpeuplées, fait face à des excès technologiques et à des injustices croissantes. Dans ce monde devenu cauchemar, la seule échappatoire semble être l’abandon de la réalité assignée pour habiter des mondes artificiels où l’on peut à nouveau ressentir ce qui n’existe plus : le plaisir. Sans jugement, sans morale, seulement des sensations et des mensonges.
À travers des personnages anonymes et androgynes, l’œuvre propose un dépouillement de l’identité comme acte de résistance et d’exploration. L’esprit devient le dernier refuge, et le corps, une enveloppe minimale qui maintient le lien avec le jeu et la fiction. Même les plaisirs les plus sombres trouvent leur espace d’expression dans cette utopie fragmentée. Mais comme tout beau mensonge, cette illusion aussi commence à se fissurer.