(À venir) ÉCLATS D'INVISIBLE

Dans Éclats d’invisible, chaque artiste explore à sa manière les puissances du non-visible, les passages entre réel et imaginaire, et les formes mouvantes qui habitent notre perception. Leurs œuvres, ancrées dans l’histoire de l’art tout en s’en affranchissant, prolongent des traditions, abstraction, surréalisme, modernité photographique, pour mieux en déplacer les frontières.

Peintre “cosmographique”, RV Morris inscrit son travail dans l’héritage de l’abstraction moderniste et des imaginaires surréalistes. Ses toiles, nourries de mythologie et de vision science-fictionnelle, évoquent des constellations et des organismes en mutation, comme si l’abstraction devenait un territoire vivant. Sa série Voies Lactée prolonge l’idée d’un univers en formation, où l’invisible s’incarne en énergie picturale.

Ludivine Richard développe un regard épuré sur la nature brésilienne. Ses images, loin des clichés tropicaux, révèlent un Brésil intime, fait de contrastes, d’ombres et de clartés. Elle y poursuit une quête essentielle : laisser la lumière, fondement même de la photographie, devenir un chemin vers l’invisible.

Lourdes Navarro, artiste colombienne, crée des peintures où abstraction et figuration se mêlent dans un esprit proche des surréalistes latino-américains. Ses compositions, traversées de symboles, de figures fugitives et de paysages oniriques, fonctionnent comme des récits intérieurs. 

L’imaginaire y devient un outil de transformation, un espace où l’image se recompose sans cesse.

Dans la lignée des expérimentations photographiques du photomontage et de l’image-poème, Delphine Morinais assemble deux prises de vue pour créer des paysages métamorphosés. Elle façonne un monde où eau, architecture et végétaux se fondent en une géographie sensible. Son noir et blanc explore les passages entre réalité et abstraction, là où le visible bascule vers la mémoire.

En réunissant ces quatre voix singulières, Éclats d’Invisible révèle ce qui se joue dans les interstices : l’émergence, la disparition, la métamorphose des images. L’exposition propose ainsi une expérience où l’imaginaire, loin d’être un détour, devient une manière d’habiter le monde autrement, de percevoir ce qui, habituellement, échappe.

Inès El Aoufir

Coordinatrice d’exposition